Rendez-vous en terre inconnue

Zazie en terre inconnue

Zazie a suivi Frédéric Lopez en Papouasie Occidentale à la rencontre des Korowai. Ce nouveau Rendez-vous en Terre Inconnue sera diffusé le 30 juin sur France 2. Zazie revient sur cette expérience hors du commun.


Pourquoi avez-vous accepté de participer à l'émission ?
Parce que je savais que je n'aurais jamais l'occasion d'aller aussi vite aussi loin dans la découverte d'un peuple. C'est comme si je bénéficiais d'ethnologues, de gens qui ont des compétences que je n'ai pas. Pour préparer mes voyages, j'aimerais bien avoir tout ce monde.

Vous êtes une grande voyageuse...
J'ai beaucoup voyagé mais jamais comme ça. Partir sans valise pour une fille, ce n'est pas très commun.

Comment-voyagez-vous normalement ?
Comme une bobo de base. J'alterne des voyages pour me reposer où je ne vois quasiment rien du pays et des voyages où je visite. En général, pour les pays qui m'intéressent, je me débrouille pour travailler sur place ; faire des concerts c'est une bonne manière de rencontrer des autochtones. Sinon, je réserve la première nuit dans un hôtel à 403 000 étoiles pour éviter le côté anxiogène et ensuite je me laisse guider.

Quand vous êtes revenue de cette expédition, vous étiez plutôt emplie de joie ou de vague à l'âme ?
C'était une coproduction ! J'étais vraiment émue car c'est très rare dans une vie de dire au revoir à quelqu'un pour la dernière fois. Et pour avoir vu les nouvelles générations des Korowai quitter la forêt, il est fort probable que leur mode de vie disparaisse. Aussi dure que soit leur vie dans le milieu très hostile de cette forêt, eh bien ce sont des seigneurs, ils nous protégeaient. Ils nous tenaient souvent la main. Il a fallu que je voie le film pour réaliser pleinement ce que l'on avait vécu. J'en ai beaucoup parlé à mon retour, c'était un peu flou. Par exemple, quand j'ai joué des chansons, je n'avais pas réalisé sur le moment à quel point ils étaient tous émus. C'est une authentique expérience professionnelle et intime. J'ai énormément appris.

On vous découvre sans fard. Avez-vous eu un droit de regard sur le montage ?
J'en ai eu un mais je ne m'en suis absolument pas servie. Au début j'ai réagi car j'étais encore dans un monde d'images. Passé les cinq premières minutes, j'ai lâché prise, ce n'est pas la même recherche esthétique, c'est le fond qui compte.

A aucun moment vous n'avez eu envie de tout quitter ?
Ce n'est pas Koh Lanta, donc on n'abandonne pas. J'ai eu des moments de blues évidemment. Notamment après la promenade avec les femmes Korowai. Elles m'ont racontée qu'elles se faisaient kidnapper ou que leurs hommes n'étaient pas tous très tendres... J'ai réalisé qu'elles étaient dans la survie. Et puis s'il y a un souci, il y a un médecin, on est au bout du monde mais quand même entouré. Je n'ai jamais eu peur sur le moment, mais qu'est-ce que je risque en 9 jours, je savais que cela allait s'arrêter.


à Zazie