Interview : Les confidences du parrain des Anges de la Télé Réalité

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A 36 ans, le parrain des Anges de la Télé Réalité est un Français qui peut se vanter d'avoir réussi aux États-Unis.

Alors qu'il sort son troisième livre, intitulé Hollywood : Mode d'Emploi chez France Europe Éditions, Fabrice Sopoglian revient sur son expérience américaine, ses galères et ses astuces pour devenir quelqu'un à Los Angeles.

Celui à qui les Anges doivent tous leurs contacts se confie aussi sur son rôle dans l'émission de NRJ12, ses candidats préférés, et les problèmes auxquels il a dû faire face durant ces trois saisons.

Voilà.fr : Hollywood Mode d'Emploi, sorti en octobre dernier, est le troisième livre que vous sortez en trois ans. Après la production, vous songez à devenir écrivain ?

C'est vrai qu'écrire, c'est quelque chose qui me plait depuis des années. Mais je n'ai pas le syndrome de l'écrivain. Le premier livre, c'était une rencontre avec un éditeur qui m'a poussé dans ce sens. J'ai donc écrit sur le monde de la nuit que je connais bien. Ça lui a plu, on en a donc sorti un ouvrage. Le deuxième livre, c'est aussi rencontre. C'était lors de ma première année aux États-Unis. J'ai rencontré un paparazzi, que j'ai suivi, et je me suis attaché à son histoire. Et pour ce troisième livre, à la suite de l'émission des Anges, je recevais tellement de messages de gens qui voulaient venir au États-Unis que j'ai eu envie de leur expliquer comment bien poser ses valises à Hollywood.

Voilà.fr : Vous êtes arrivé à Los Angeles fin 2003. Comment avez-vous réussi à vous faire une place ?

J'avais tenté une première aventure à l'âge de 22 ans, parce que j'avais toutes ces images de films et de séries dans la tête. Mais j'ai fini physionomiste dans un club de Los Angeles, le Barfly. J'ai passé six mois très durs, et je suis rentré en France dépité, alors que j'avais à peine touché mon rêve américain du doigt. J'ai donc décidé de revenir à 29 ans, en étant plus mature, et cette fois pour travailler dans un domaine bien particulier. Les premières années ont été difficiles, je suis arrivé avec zéro contact. Mais au fur et à mesure, sur 50 personnes qui n'apportent rien, il en suffit d'une seule pour passer à un autre chapitre.

Voilà.fr : Mais si c'est si compliqué, pourquoi tant de gens tentent leur chance à Hollywood ?

Les gens ont l'impression que c'est plus facile qu'en France. Ce n'est vraiment pas le cas. Il y a beaucoup plus de compétition, parce qu'il y a beaucoup plus de monde, et là-bas, les gens ont énormément de talent. Ils sont aussi prêts à beaucoup de concessions pour y arriver. Pour sortir du lot, c'est un vrai combat.

Voilà.fr : Dans votre livre, vous dites qu'il faut parfois mentir pour réussir. C'est ce que vous avez fait ?

Aux États-Unis, c'est le côté ostentatoire qui compte. C'est complètement différent de la culture française. Ce qui attire, ce sont les belles voitures de sports, les belles montres, tout ce qui représente l'argent. Il faut refléter le rêve américain. Moi qui ai toujours été un garçon assez simple, authentique, j'ai vu qu'à Hollywood, ça ne fonctionnait pas. Je ne me suis tout de même pas inventé un personnage, j'ai juste extrapolé sur ce que je j'avais, sur mes projets. Quand on arrive à un certain niveau, on n'a plus besoin de montrer, de brasser du vent. On peut enfin commencer à être soi-même.

Voilà.fr : Vous n'avez donc pas de belle voiture, de belle maison et de belle montre ?

Si, si, j'ai une belle maison, et j'ai plusieurs voitures. Mais en réalité, je me déplace beaucoup en Smart, c'est plus pratique et original.

Voilà.fr : Comment expliquez-vous votre succès ?

Ce qui fait que j'ai réussi, c'est juste que j'ai essayé de comprendre les Américains, et c'est ça la plus grande difficulté. Je me suis mieux adapté. J'ai rencontré pendant huit ans beaucoup de gens pour qui ça n'a pas marché. Je dirais 90% d'entre eux sont rentrés en France.

Voilà.fr : Vous avez sorti un film, Reality Star avec Eric Roberts (frère de Julia Roberts, ndlr), qui parle d'un producteur de télé réalité véreux. Vous en avez déjà rencontré ?

Oui, j'en ai croisé beaucoup. Il y a plus de mythomanes que de gens sérieux à Hollywood !

Voilà.fr : Vous parlez d'un projet pour 2012 qui sera "plus fort" que les Anges. Peut-on en savoir un peu plus ?

C'est difficile de vous donner beaucoup de détails. Tout ce que je peux dire c'est que je crée ce que je sais faire. Cela parlera de Français qui débarquent à Hollywood, et qui connaissent des galères au démarrage. Si ça se fait, et c'est en bonne voie, ça ressemblera à West Hollywood (avec Lukas Delcourt et Romain Chavent, ndlr) avec une touche un peu plus fraîche. Ce sera plus une fiction qu'une télé réalité.

Voilà.fr : Passons maintenant à ce troisième volet des Anges de la Télé Réalité. La saison a-t-elle été difficile ?

Oui, c'était déjà plus compliqué car plus long. En plus, on était à New York, qui est une ville qui va très vite, et à laquelle il faut s'adapter. Les gens là-bas n'ont pas forcément le temps pour organiser des rendez-vous. Et surtout, on a eu de vrais problèmes au niveau du climat : un ouragan, un tremblement de terre, des pluies torrentielles...

Voilà.fr : Et au niveau des candidats ?

J'ai été confronté à quelque chose de très simple. Des candidats qui connaissaient déjà l'aventure, et qui sont arrivés très peu motivés, avec de vrais caractères forts. Il a fallu s'imposer, leur expliquer que ce n'était pas juste une télé réalité, qu'il fallait décrocher des contrats. Certains l'ont compris, d'autres moins. J'ai dû me montrer sous un nouveau jour, plus autoritaire, plus ferme. Je commençais à douter d'eux, et j'avais aussi peur pour mes contacts.

Voilà.fr : Apparemment c'est Mickael Vendetta qui vous a posé le plus de problèmes. Vous avez même dit dans la presse qu'il était "très peu intelligent". Comment cela s'est manifesté ?

Avec Mickael, pendant l'émission à New York, on s'est bien entendu. C'est un garçon attachant hors caméra. Mais il est venu pour faire un buzz, ce qu'il fait très bien, pas pour réussir aux États-Unis. Je ne pouvais pas lui apporter mon aide puisqu'il ne cherchait que la provocation avec son personnage 'Vendetta'. Il est bête car il est passé à coté de nombreuses opportunités. Il aurait pu faire des choses, mais non. J'ai trouvé ça un peu nul. Et depuis qu'il est rentré en France, il n'a fait que critiquer l'émission. Logique, il n'est rentré sans rien.

Voilà.fr : Notamment sur son blog...

Oui, il a publié un e-mail que je lui avais envoyé, dans lequel je lui disais simplement que si mes contacts n'étaient pas assez bons pour lui ou sa copine Annaëlle, je me ferais un plaisir de les annuler. C'est normal, il critiquait tous mes contacts. J'ai trouvé ça peu mature de sa part de publier comme ça un e-mail. Moi qui voulais éviter de faire de la presse people depuis la première saison, j'ai été obligé de m'exprimer, pour bien expliquer son comportement.

Voilà.fr : Après ce genre de débordements, aujourd'hui, quel serait le candidat qui serait une évidence pour la prochaine saison?

C'est toujours un dilemme, et ce n'est pas moi qui fais les castings. En plus, vu que je vis aux États-Unis, je ne les connais pas. Mais ce que j'aimerais, c'est un vrai sportif. J'adorerais lui faire rencontrer un boxeur, un Mike Tyson, quelqu'un de légendaire. Ça changerait un peu des mannequins et des chanteurs. Ce qui était bien avec Benjamin (qui n'était ni mannequin, ni chanteur, mais cuisiner, issu de l'émission Top Chef, ndlr), c'est qu'il était vraiment passionné. Par exemple, il faisait la cuisine à tous ses camarades. C'était top. Au niveau du format, du concept, il va falloir aussi être un peu différent.

Voilà.fr : Vous pensez à quoi, comme nouveaux éléments ?

Il faudrait plus de compétition, plus de rigueur. Là on a fait trois saisons en huit mois, c'est énorme, ça n'a jamais été fait en télé réalité. Il faut autre chose, un vrai concept sur la vie en communauté entre candidats, des vrais enjeux. Avec toujours un côté professionnel, mais quelque chose pour qu'on arrête d'être focalisé sur les disputes ou les amours des candidats. Pourquoi pas un prix pour celui qui s'est le mieux conduit ? Il faut encore qu'on trouve la bonne accroche.

Voilà.fr : Quels sont vos candidats préférés ?

Ceux qui m'importent le plus, ce sont les candidats qui ont du talent. C'est à partir de ça que les affinités se créent. Lors de la saison 1, c'était assez compliqué, c'était le démarrage, avec des gens vraiment issus de la télé réalité. A part Steevy qui a vraiment fait ses preuves, qui est quelqu'un en France, il n'y avait pas de très grand talent. Bien sûr, il y avait aussi Cindy Sander qui, même si ça fait rire, a sorti un disque chez Universal et qui s'est métamorphosée. Dans la deuxième saison, pour moi, c'est Sofiane qui avait le plus de talent. Et pour la saison 3, la réussite a été au rendez-vous. J'ai bien aimé Mathieu Edward, et Carine qui a une voix magnifique. Mais celle qui est vraiment talentueuse, c'est Myriam. Avec la Grosse Équipe (la société de production des Anges de la Télé Réalité, ndlr) on est d'ailleurs coproducteur de son disque, qu'elle a enregistré avec Prodigal du Wu-Tang Clan. Sinon, Benjamin a un vrai don pour la cuisine, et Kevin un vrai potentiel d'acteur aux États-Unis.

Voilà.fr : Après votre performance dans les Anges, on ne vous a toujours pas proposé d'animer une émission ?

J'ai mon copain Cyril Viguier, sur France 3, avec qui on essaie de développer quelque chose, entre les États-Unis et la France. Ça serait une chronique, mais on n'a pas encore trouvé le concept. Moi j'aimerais la faire de Los Angeles, mais ça pourrait être un peu compliqué. Ma priorité, c'est vraiment de développer des formats avec des anciennes stars américaines, telles que Coolio ou Steven Segal, par exemple. Sinon j'ai un projet de film français avec un scénario de Brad Pitt dont j'ai racheté les droits.

Voilà.fr : Vous qui travaillez dans la télé réalité, vous n'avez jamais pensé à être candidat ?

On m'a proposé Secret Story, mais je me vois vraiment plus faire ce genre de choses. J'ai 36 ans, une société de production, j'ai envie de développer des projets. Animer une émission, ou une chronique, oui, c'est sûr. Mais candidat, non. A moins qu'on me paie très cher... Sait-on jamais !