[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]AEG, la société censée produire les concerts de Michael Jackson,
semblait être au courant des difficultés mentales et physiques du
chanteur mais ne les aurait pas prises en compte.
La famille de
Michael Jackson a enfin le sentiment d’être entendue : satisfaite de
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], elle appelait surtout à ce que les «
vrais » responsables de la mort du chanteur soient mis derrière les barreaux. Dans la ligne de mire du clan
Jackson : les responsables de la société de production Anschutz Entertainment Group (AEG). Ce sont eux qui ont négocié en 2008 avec le
King of Pop la tenue de cinquante concerts à Londres. Les billets se sont vendus en
un temps record et le chanteur a promis à la société d’offrir au public
un spectacle de premier choix. Sauf qu’il en était alors absolument
incapable d’après des emails que s’est procuré le
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Ces messages échangés entre des responsables d’AEG montrent que la
société était parfaitement avertie des faiblesses physiques et mentales
du chanteur.
De toute façon, le
King of Pop n’avait pas le choix : s’il avait
refusé de monter sur scène, AEG aurait pu s’emparer de ses biens et de
ses propriétés ainsi que de ses droits d’auteur, tant
Michael Jackson était endetté. La société de production a donc signé un juteux contrat
avec le chanteur en prenant tout de même soin de se réserver un filet de
sécurité en souscrivant une assurance en cas d’annulation des concerts.
La Lloyd’s de Londres a accepté de couvrir le chanteur à condition
qu’il subisse plusieurs examens médicaux. Le premier a eu lieu en
janvier 2009. N’examinant que les cordes vocales de la superstar, le
Dr. David Slavit en a conclu qu’il était en «
excellente condition ». Pas un mot sur ses addictions, ses problèmes physiques étant selon ce médecin causés par «
de la déshydratation et de la fatigue ».
En mars, AEG a organisé une grande conférence de presse à Londres pour exhiber son talentueux poulain au monde entier. Mais
Michael Jackson est longtemps resté prostré dans sa chambre, ressassant ses peurs et
ses doutes quant à ce spectacle. Pendant ce temps, les responsables
d’AEG assuraient aux journalistes que le chanteur était «
très concentré et en bonne santé ». Gavé de médicaments, le
King of Pop a finalement été habillé et amené jusqu’à la conférence de presse où il
est arrivé avec une heure et demie de retard. Tout le monde n’y a vu
que du feu, mais les employés d’AEG ont alors eu la possibilité de
mesurer la gravité de l’état de santé de
Michael Jackson.
La société a alors fait appel au
Dr. Conrad Murray pour
accompagner le chanteur lors des répétitions et s’assurer de son
bien-être. Mais la situation de la star ne s’est pas améliorée pour
autant. Lors de ces séances de répétition, le chanteur était souvent
absent ou très lent.
Kenny Ortega, le réalisateur du spectacle a même évoqué le recours au playback pour certaines chansons où le
King of Pop était incapable de chanter et de danser en même temps. L’artiste a été
absent pendant une semaine et à son retour, le 19 juin, il était trop
faible pour faire quoi que ce soit. Dans un email adressé à AEG, un des
managers de
Michael Jackson a écrit : «
C’est un grand invalide. Tout le monde doute. »
Pour
Kenny Ortega, il était alors encore possible d’inverser la tendance en faisant soigner le chanteur qu’il connaissait depuis 20 ans : «
Il
montre des signes de paranoïa, d’anxiété et il a un comportement
dépressif. Je pense que la meilleure chose à faire est de trouver le
meilleur des psychiatres et de le faire examiner au plus vite. C’est
comme s’il y avait deux personnes. L’une (profondément à l’intérieur)
essaye de s’accrocher à ce qu’il a été et à ce qu’il peut toujours être
et ne veut pas qu’on le quitte, l’autre est dans un état trouble et
vulnérable. Je pense qu’on a besoin de l’avis d’un professionnel. » La réponse d’un des responsables d’AEG fut cinglante : «
Il
est important que ni vous, ni moi ni qui que ce soit d’autre dans ce
spectacle ne s’amuse à jouer au médecin ou au psychiatre amateur. » Le mot d’ordre de la société de production était sans appel :
Michael Jackson était prêt pour sa tournée.
Quelques jours plus tard, la situation s’est améliorée et le chanteur a
fait de grands progrès. Mais ce n’était là qu’une façade puisqu’il est
mort la semaine suivante. N’ayant jamais complété les examens médicaux
réclamés par les assureurs du spectacle,
Michael Jackson n’était
pas couvert pour l’annulation de ses performances à Londres. AEG a donc
annoncé la perte de 35 millions de dollars. Une goutte d’eau comparée
aux 260 millions récupérés avec la sortie du film
This Is It, où
l’on voit le chanteur pendant ses répétitions… La société AEG est
aujourd’hui poursuivie par la compagnie d’assurance pour avoir fourni
des informations faussées dès le départ. La famille de
Michael Jackson lui intente également un procès pour homicide involontaire au motif
qu’AEG a forcé la main au chanteur alors qu’il était trop faible. En
réponse, la société a indiqué qu’elle n’était au courant de rien et que
les messages dévoilés par le
Los Angeles Times ne représentent
qu’une infime partie de la correspondance échangée entre les producteurs
du spectacle. Elle refuse toutefois de révéler le reste des emails.
Parmi les courriels dévoilés, on peut toutefois lire ce message de
Randy Phillips, cadre d’AEG, adressé à un collègue : «
La
mort de Michael est une terrible tragédie, mais la vie doit continuer.
AEG va faire fortune avec les ventes des produits dérivés (…),
l’exposition sur sa tournée et le film/DVD. Mais j’aurais quand même
aimé qu’il soit là ! » Trop tard, la poule aux œufs d’or n’est plus…
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