Madonna :"nous avons tous tourné le dos à Michael jackson"
Madonna a fait un long discours pour honorer son ami Michael Jackson lors de la cérémonie des MTV VMA ce dimanche. Le discours a commencé depuis quelques minutes dans lequel la star a rappelé à quel point sa vie était proche de celle du Roi de la Pop.
Comme la plupart des artistes, il était timide et manquait de confiance en lui. Je ne peux pas dire que nous étions de grands amis, mais en 1991, j'ai voulu mieux le connaître. Je lui ai proposé de sortir dîner. J'ai dit : "C'est moi qui invite, je conduirai, juste toi et moi." Il a accepté et il est venu chez moi sans gardes du corps. Nous sommes allés au restaurant avec ma voiture. Il faisait nuit dehors, mais il portait des lunettes noires. Je lui ai dit : "Michael, j'ai l'impression de parler à une limousine, tu ne pourrais pas enlever tes lunettes pour que je puisse voir tes yeux ?" Il ne dit rien pendant un moment, puis il jeta les lunettes par la fenêtre, me fit un clin d'oeil en souriant et dit : Tu peux me voir maintenant ? C'est mieux ?". À ce moment, j'ai pu voir sa vulnérabilité et son charme. Le reste du dîner je n'ai fait que le pousser à manger des frites, boire du vin, prendre un dessert et dire des gros mots. Des choses qu'il ne semblait pas s'autoriser à faire en temps normal. Plus tard nous sommes rentrés chez moi pour regarder un film sur le canapé comme deux enfants. Pendant le film, il bougea sa main et prit la mienne. Il me semble qu'il cherchait plus une amie qu'une histoire d'amour. Et j'étais contente de lui apporter ça. À ce moment, il ne se voyait plus comme une star, mais comme un être humain. Nous sommes sortis ensemble plusieurs fois et puis, sans raisons, nous nous sommes perdus de vue.
Puis, la chasse aux sorcières a commencé, et les affaires sur Michael se sont succédées. J'ai ressenti sa douleur, je sais ce que ça fait de marcher dans la rue et d'avoir le sentiment que tout le monde est contre vous. Je sais ce que ça fait de se sentir impuissant et incapable de se défendre parce que la clameur du lynchage est si forte que vous pensez que votre voix ne pourra jamais être entendue. Mais moi, j'ai eu une enfance. J'ai eu le droit de faire des erreurs et de trouver mon chemin dans ce monde, sans être sous le feu des projecteurs.
Quand j'ai appris la mort de Michael, j'étais à Londres, à quelques jours du début de ma tournée. Michael devait se produire dans la même salle que moi un semaine plus tard. Ma première pensée fut que je l'avais abandonné, que nous l'avions abandonné. Que nous avions laissé s'échapper cette créature magnifique qui un jour avait embrasé le monde. Alors qu'il essayait de construire une famille et de relancer sa carrière, nous étions tous en train de juger. La plupart d'entre nous lui ont tourné le dos. J'ai désespérément voulu m'accrocher à son souvenir, alors je suis allé sur internet regarder des vieux clips où il dansait et chantait à la télé et sur scène et je me suis dit : "Mon Dieu. Il était tellement unique, tellement original, tellement rare, il n'y aura plus jamais quelqu'un comme lui."
C'était un roi. Mais c'était aussi un être humain. Nous sommes tous des êtres humains et parfois nous avons besoin de perdre les choses avant de réaliser à quel point nous y tenions.
Pour terminer positivement, sachez que mes enfants de 9 et 4 ans sont fous de Michael Jackson. C'est un festival de "mains entre les jambes" et de "Moon walking" chez moi. Il semble que toute une nouvelle génération d'enfants découvre son génie, et le ramène ainsi à la vie. Où que soit Michael à cet instant, j'espère que cela le fait sourire. Oui, Michael Jackson était un être humain, mais putain, c'était un roi ! Longue vie au roi. »