Vanessa Paradis "à fleur de peau"

Elle chante à Vaison puis Istres, avant Gémenos.

Dans une formule acoustique hardie, mais "excitante"

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Cet été, Vanessa Paradis est en balade dans ses (presque) 25 ans de carrière, avec une formation acoustique.
Photo Florian Launette
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Le genre de la maison, clairement, n'est pas à la répétition rassurante, à la routine enveloppante. Il y a deux ans, la délicate Vanessa Paradis débarquait avec ses jolies boucles blondes et ses chansons moelleuses dans les festivals du Sud.
Énorme succès. Cet été, la revoilà avec cinq dates provençales. Même cause, mêmes effets ? Pas si simple. Parce que si les dates de la belle affichent presque toutes complet, la chanteuse choisit la difficulté et s'annonce avec une formation acoustique audacieuse.

- Il y a deux ans, pour la tournée de "Divinidylle", vous nous disiez "jouer dans un festival est plus risqué". Jouer dans un festival, en acoustique… ça l'est doublement, non ?
Vanessa Paradis : (Elle rit) Oui, c'est exactement ça! Je ne veux pas dire que c'est encore plus excitant qu'un concert traditionnel, parce que je ne veux pas dénigrer les concerts électriques que j'aime tant. Mais dans une version acoustique, les chansons ont une toute autre tête. Elles me font un autre effet.

- Pourquoi ?
V.P. : Il y a une fraîcheur et une concentration dans l'écoute qui font qu'elles ne jaillissent pas de la même manière. En acoustique, tout est à fleur de peau: chaque respiration, chaque erreur… Les sensations sont brutes.

- Revisiter son répertoire de façon acoustique, cela impose certains choix de chansons ?
V.P. : On ne s'est rien interdit. L'exercice est parfois difficile, parce qu'il faut trouver l'arrangement qui va bien à chaque titre. Mais je voulais, au contraire, que l'on trouve ce qui puisse les révéler autrement. Une chanson, ce n'est pas un carcan. Il faut savoir parfois mettre des coups de pieds dedans !

- Elles trouvent alors une nouvelle vie ?
V.P. : Oui. Par exemple, sur le best of, on a réarrangé complètement deux titres : Marilyn & John et Scarabée. On a changé la tonalité, le tempo, ajouté une instrumentation à base de guitare et de cordes… Au final, je me suis faite surprendre par leur émotion. Vous savez, c'est un peu comme dans un vieux couple ! (Elle rit). Avec les années on fait moins attention aux choses, aux mots, au sens. Avec une chanson, c'est pareil…...

- Et physiquement, pour vous, les sensations sont différentes ?
V.P. : Sur scène, il y a des guitares, des percussions, de la basse, un quatuor à cordes…... Nous sommes neuf, mais nous ne prenons pas beaucoup de place. On est en demi-cercle, resserrés. Le plus souvent, on est assis. Et il y a des micros partout. On ne peut pas se balader d'un bout à l'autre de la scène avec un instrument; et moi, je vais moins à l'avant scène. Mais du coup, on est très ensemble dans la musique, parce que tout est très minutieux.

- Le chant est plus en avant, du coup. C'est plus effrayant ?
V.P. : Plus effrayant, oui ! Souvent un titre commence avec la voix et quelques notes de guitare. Et les premières notes qu'on chante ne sont pas toujours les meilleures, elles sont tremblantes, fragiles. Mais c'est bon, aussi !

Et le répondant du public, le fait que vos concerts soient presque tous complets…...
V.P. : Rien n'est jamais acquis. Les gens payent, viennent, aiment... ou pas. Rien n'est gagné d'avance.

- Mais le public vous suit avec fidélité depuis bientôt 25 ans, cela vous surprend ?
V.P. : Pour moi, ça tient du miracle. J'ai parfois la sensation que les gens me surestiment. Est-ce qu'ils m'aiment bien parce qu'ils me trouvent sympa ou parce qu'ils pensent que j'ai du talent? Je ne sais pas. Bon… Je ne passe pas mon temps à me poser la question (elle rit).

- Et le succès d'un film comme l'Arnacoeur, cela vous satisfait ?
V.P. : Je suis d'autant plus ravie que c'est un premier film. Ça me rend heureuse pour le metteur en scène (Pascal Chaumeil, ndlr). Et puis, en ce moment la vie est difficile pour beaucoup de gens. Alors se dire qu'on leur fait du bien avec un film, c'est bon comme sensation. Quand ils nous remercient, j'ai l'impression d'être une masseuse !

Concerts : le 4 et le 29 juillet à Vaison, le 5 à Istres, le 16 et le 17 à Gémenos.



Recueilli par Coralie BONNEFOY

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