Les raisons de son retour
Ses attaques contre François Hollande, le bilan de son quinquennat, sa perception des affaires...
Retrouvez les moments clés du passage de l'ancien chef de l'État sur France 2
"J'ai envie de revenir et je n'ai pas le choix"
"Je veux pas que mon pays soit condamné entre le spectacle humiliant que nous avons aujourd'hui et la perspective d'un isolement total qui serait la perspective du Front national. Non seulement j'ai envie, mais je n'ai pas le choix", a expliqué Nicolas Sarkozy pour sa première interview depuis l'annonce faite de sa candidature à la présidence de l'UMP. «J'ai envie de participer au redressement de notre pays. Je n'avais pas envie de laisser tomber les gens», a-t-il ajouté, tout en expliquant n'avoir "jamais cru à l'homme providentiel".
"Je ne veux pas polémiquer avec Monsieur Hollande, mais..."
À plusieurs reprises, Nicolas Sarkozy a pris un ton apaisant, assurant ne pas vouloir «caricaturer» le mandat de François Hollande, ni «polémiquer» avec le chef de l'État. «Il y a trop de colère, de violence», a-t-il assuré. «Il pense le plus grand mal de moi, je ne pense rien de lui», a-t-il ajouté au sujet de François Hollande, espérant «qu'il puisse aller jusqu'au bout de son mandat». Mais l'ancien président n'a pas résisté à se livrer à des attaques sévères contre son successeur. «Je n'ai pas menti» en 2012. En revanche «que reste-t-il de la longue série d'anaphores, vous savez, ‘moi président'? Une longue litanie de mensonges», a-t-il asséné. «Ces deux premières années ont été consacrées à démolir ce qui était fait, parce que je l'avais fait», a-t-il enchaîné, critiquant notamment la décision du gouvernement de créer 60.000 postes dans l'éducation
"Si j'ai perdu, c'était ma responsabilité"
Nicolas Sarkozy s'est livré à un début de devoir d'inventaire, que beaucoup, à l'UMP, réclament depuis la défaite de 2012. «Si j'ai perdu, c'était ma responsabilité», a-t-il admis. Concédant des «erreurs» et la «vanité de certains sentiments». «Par exemple, celui qui consiste à penser, quand on a beaucoup d'énergie et que l'on croit beaucoup en ses idées, ce qui est mon cas, que parfois on peut réussir seul. Or il n'y a pas de réussite individuelle». «Sans le vouloir j'ai pu blesser des gens en ne prenant pas la bonne expression, si c'était à refaire je ne le referais pas», a-t-il ajouté, dans une probable référence à l'expression "casse-toi pauv' con".
Sur les affaires: "Qui me rendra mon honneur" ?
L'ancien président a réaffirmé n'avoir "rien" à se "reprocher" dans les multiples affaires judiciaires dans lesquelles son nom est cité. "Est-ce que vous croyez que si j'avais quelque chose à me reprocher, je viendrais m'exposer dans un retour à la politique comme aujourd'hui ? Est-ce que vous me prêtez deux neurones d'intelligence", a-t-il lancé. «Toute la campagne présidentielle, on a expliqué aux Français que j'étais mouillé dans l'affaire Bettencourt, que j'avais extorqué de l'argent à une vieille dame. Deux ans et demi d'enquêtes, quatre perquisitions, 22 heures d'interrogatoire, trois juges. A l'arrivée, non lieu. Qui me rendra mon honneur?», s'est-il interrogé, utilisant à nouveau cette expression sur le cas de l'affaire Karachi. Au sujet de l'affaire Bygmalion, enfin, il assure qu ‘«on ne lui reproche rien». Enfin, à propos des écoutes réalisées par son ancien conseiller, Patrick Buisson, il assène: «"ma vie, j'en ai connu des trahisons, mais comme celle-là, rarement"
Le figaro