Christophe Willem

“Tout l’album parle d’amour, donc la
chapka ça fait comme un cocon qui protège et, en même temps, le regard
est très direct sur la photo.” Christophe Willem parle de la pochette
de son deuxième album, Caféine (Columbia), où il porte un chapeau
sibérien pour une photo qui fait très... Vogue hommes. Fashion, La
Tortue. Ou plutôt caméléon, comme il démontre dans son opus dopé à
l’adrénaline. Plus électro que son premier album, Inventaire, Caféine
retranscrit ses influences anglo-saxonnes. Et il s’est même offert un
duo de choc avec Kylie Minogue.  

Le nom Caféine, c’est parce que l’album est punchy ?
Il y a le côté punchy et le côté dynamique de la musique. Et en même
temps, tout l’album se construit autour d’une histoire d’amour. En
fait, tous les textes parlent d’une relation. Caféine, c’est aussi une
connotation à l’addiction, la dépendance à l’autre.

C’est inspiré d’histoires vraies ?
Un mix. Il y a certains trucs que j’ai réellement vécus, d’autres que
certains auteurs ont vécu et ont voulu dire à travers moi, et d’autres
histoires qui sont complètement fictives. Ce n’est jamais complètement
anodin...

Cela ne va-t-il pas relancer les questions sur ta sexualité ? Est-ce que ça t’énerve ?
Dans l’album, il y a une photo où je tiens une jeune fille black dans
les bras, elle est de dos à l’objectif et a des cheveux très courts.
C’est une danseuse, et donc elle est très musclée. Bien sûr je joue
avec ça. C’est vraiment une connotation de l’amour avec tout ce qui est
différent : entre personnes d’origines différentes, du même sexe…
Forcément ça relance cette question qu’on me pose tout le temps. Ce
n’est pas que ça dérange, c’est qu’il y a des hommes politiques, des
acteurs qui sont beaucoup plus maniérés que moi, et on ne va pas leur
poser la même question vingt fois.


C’est le côté people…
Oui, et c’est aussi le côté télé. Tu viens de la télé, donc on doit tout savoir de ta vie.

Justement, comment as-tu réussi à surpasser tous ces préjugés par rapport aux gens qui viennent de la télé ?
En fait, ce qui est compliqué, c’est
qu’un certain public considère que tu n’es pas vraiment artiste —
Inventaire a bien calmé les choses.

Tu casses ton image avec Caféine, puisque tu fais quelque chose d’inattendu…
Carrément ! Inventaire a bien marché, mais je me suis dit que je ne
voulais surtout pas faire Inventaire No 2, parce qu’ils vont
systématique­ment comparer tout au premier. La deuxième partie de ma
tournée était plus électro. J’avais réarrangé certains titres et ça m’a
donné envie de faire un album beaucoup plus dynamique et vraiment fait
pour la scène. J’aime bien être là on ne m’attend pas. Je suis fan de
Madonna, j’admire sa capacité à se renouveler, à se réadapter, à
essayer de se surprendre. Et mon troisième album sera encore
extrêmement différent de celui-là.

Tu y penses déjà ?
Ah oui ! J’ai déjà des idées.

Ce sera encore d’influence anglo-saxonne ?
C’est réellement le style de musique qui me plaît. On est tout à fait
capable de faire ce genre de titres en France, mais la façon de faire
travailler la voix, de fondre la mélodie avec la musique n’est vraiment
pas la même. Je travaille avec Zazie parce que c’est l’une des rares
qui mélangent l’électro avec la pop. J’aime Superbus, qui est très
anglo-saxon. J’aime bien la Québécoise Zaho, qui n’a rien à voir avec
tout ce que j’écoute ! Je lui trouve un côté décomplexé. Ce ne sont pas
des gens qui se disent : “Mince, on est français, on ne va pas faire ça
!”